La Cour de justice de l’UE a déclaré jeudi à Bruxelles, Paris et Madrid qu’elle n’avait pas le droit de contester les tentatives de la Commission européenne d’établir des normes techniques sur les émissions des véhicules dans le cadre des efforts visant à réduire la pollution.
Les trois villes – qui connaissent des niveaux endémiques de pollution atmosphérique – avaient contesté une décision antérieure de la Commission qui permettait aux constructeurs automobiles de continuer à dépasser les limites de pollution par les oxydes d’azote alors qu’ils passaient à un nouveau système de test introduit à la suite du scandale du Dieselgate.
Les tests, connus sous le nom de tests d’émissions de conduite réelle, visent à s’assurer que les voitures émettent des niveaux d’émissions approuvés sur la route, pas seulement dans les laboratoires.
Sous la pression de l’industrie, la Commission a autorisé en 2016 les voitures à dépasser ces limites dans le nouveau système de test – un soi-disant facteur de conformité, qui, selon les constructeurs automobiles, est nécessaire en raison de la précision variable des appareils de test portables.
Le Tribunal de l’UE a initialement soutenu les villes dans leur protestation, forçant la Commission à soumettre sa proposition de taux de conversion de la pollution et la clémence admissible au Parlement européen et au Conseil pour discussion.
Les discussions sur ce dossier sont au point mort depuis, l’industrie et les grands pays automobiles affirmant que les appareils utilisés pour mesurer les émissions ne sont pas encore suffisamment précis.
La Commission, ainsi que l’Allemagne et la Hongrie, ont également formé un recours contre la décision du Tribunal.
La Cour de justice de l’UE a maintenant annulé la décision antérieure, estimant que la question n’a pas d’impact direct sur les autorités locales concernées.
« Les villes de Paris, Bruxelles et Madrid ne sont pas directement concernées par ce règlement, leurs recours en annulation doivent être rejetés comme irrecevables », a indiqué le tribunal dans un communiqué.
L’arrêt a poussé des groupes écologistes à réclamer des normes plus strictes dans le prochain texte législatif de l’UE traitant des émissions des véhicules, attendu en avril, qui réglementera de multiples formes d’émissions d’échappement, y compris l’oxyde d’azote.
« Cette décision laisse en place le permis de polluer accordé aux constructeurs automobiles à huis clos en 2016 », a déclaré Fabian Sperka, responsable de la politique des véhicules à l’ONG Transport & Environnement. « Les législateurs doivent résister à tout affaiblissement des plans d’une norme de pollution de l’air Euro 7 plus stricte qui affectera la qualité de l’air en Europe pendant une génération. »