LOME, Togo
Les six groupes rebelles armés de la Coalition des patriotes pour le changement (PCC) ont désigné François Bozize comme coordinateur de la rébellion contre Faustin Touadera, le président récemment élu de la République centrafricaine (RCA), ont indiqué lundi des sources.
« Nous avons choisi le général Bozize, qui est un militaire expérimenté. Nous avons porté notre grief à ce chef, qui a répondu favorablement à notre appel », a déclaré Serge Bozanga, le porte-parole de la coalition, à l’agence Anadolu.
Pour « saisir cette opportunité », Bozize, un ancien président de la République centrafricaine, a accepté de démissionner de ses fonctions de président de son parti politique le Kwa Na Kwa (KNK) car il ne pouvait pas le gérer et coordonner les actions militaires en même temps, il ajoutée.
« Répondant à leur appel, je mesure l’importance de la confiance placée en moi et la portée de la mission qu’ils m’ont confiée », a déclaré Bozize à l’agence Anadolu.
Il a dit qu’il considère que le PCC est déterminé à réaliser la sécurité, la paix, la cohésion sociale et le retour d’une vraie démocratie dans le pays.
Mais un certain nombre d’observateurs pensent que le nouveau coordinateur de la rébellion devrait être arrêté, notamment l’ambassadeur de Russie en Centrafrique, Vladimir Titorenko, qui le considère comme un « criminel ». Dans une récente interview avec un média international, il a déclaré qu’aucun dialogue ne devait avoir lieu avec les criminels et que Bozize devait être arrêté et jugé par les lois de son pays ou par la Cour pénale internationale (CPI).
Dans son discours à la nation le 18 mars de cette année, Touadera a annoncé qu’un dialogue national se tiendrait dans un court laps de temps sur la crise sécuritaire du pays. Cependant, le président a toujours exclu l’idée de pourparlers avec des groupes armés unis au PCC.
Pourtant, « tout le monde devrait faire partie de ces conversations, y compris les rebelles », a déclaré un haut responsable de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à l’agence Anadolu sous couvert d’anonymat en raison des restrictions à la communication avec les médias.
Selon lui, il sera difficile d’ignorer les rebelles car ils demandent à participer au dialogue.
Il a dit qu’il est important de savoir exactement ce qu’ils veulent et comment leurs demandes pourraient contribuer à ramener la paix dans le pays.
Pour lui, le fait que Bozize rejoigne la rébellion n’est pas de bon augure pour le pays.
« C’est une situation assez délicate qui présage la poursuite de la série d’instabilité. Elle montre également que dans un proche avenir, il y a un risque de regain d’insécurité et de conflit », a-t-il dit.
«Le retrait des rebelles dans certaines villes du pays pour se positionner à certains endroits comme le nord-est du pays est une tactique. De même, la position stratégique prise par Bozize n’est pas vraiment en phase avec la stabilité du pays, que seule la sous-région », a ajouté le diplomate.
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