Sous l’impulsion du président angolais João Lourenço, la CEEAC tente activement de convaincre la ‘Coalition des patriotes pour la Centrafrique’ [Coalition of Patriots for the Central African Republic] (CPC) et François Bozizé pour participer à un dialogue le 2 mars à Luanda.
Gilberto Da Piedade Verissimo, président de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), rencontre de plus en plus de personnes depuis début février. Sa première rencontre a eu lieu avec des émissaires du PCC et François Bozizé près de Moundou, au Tchad, près de la frontière avec la RCA.
Le porte-parole du PCC Abakar Sabone était présent à cette réunion, ainsi que Jean-Francis Bozizé et Makime Mokom, le fils et le neveu de l’ancien président Bozizé. Mokom – ancien ministre et commissaire de police – a été récemment démis de ses fonctions de la police pour atteinte à la sécurité de l’État et participation à une rébellion.
LIRE LA SUITE Angola – RCA: le président Lourenço s’attaque à la crise en RCA
Bozizé – toujours retranché avec sa garde armée personnelle dans sa région de Bossangoa – avait envisagé à un moment d’assister à cette réunion, mais a ensuite choisi d’envoyer ces émissaires à la place. En son absence, les participants ont débattu des «paramètres d’un dialogue inclusif et intercentrafricain».
Rencontre avec Noureddine Adam
La date et le lieu sont fixés au 2 mars à Luanda, en Angola et approuvé par le CPC et Bozizé. Bozizé, qui comme son neveu a été visé par la justice centrafricaine pour avoir participé à une rébellion, demande toujours des mesures de sécurité renforcées.
Selon nos informations, tles chefs des sept groupes armés membres du PCC, dont Noureddine Adam et Ali Darass, ont déclaré à la CEEAC qu’ils se rendraient à Luanda. Le 15 février à Khartoum, au Soudan, Da Piedade Verissimo a rencontré pendant deux heures Adam, chef de la Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique [Popular Front for the Rebirth of Central African Republic] (FPRC), pour s’assurer qu’il tiendrait parole.
L’article continue ci-dessous
Téléchargement Gratuit
Obtenez votre PDF gratuit: Top 200 des banques 2019
La course à la transformation
Remplissez le formulaire et téléchargez, gratuitement, les faits saillants du classement exclusif des 200 plus grandes banques africaines de The Africa Report de l’année dernière. Obtenez votre PDF gratuit en remplissant le formulaire suivant
La CEEAC a fixé certaines conditions pour l’organisation du dialogue, qui sera accueilli par le président angolais João Lourenço. Le premier est de desserrer le nœud coulant mis en place par le CPC autour de la capitale centrafricaine. La CEEAC a également demandé l’ouverture d’un corridor commercial, que le CPC entreprendrait de développer, entre Douala (au Cameroun) et Bangui.
Selon une source au sein des groupes armés, ils ont accepté la première condition et refusé la seconde. Cependant, ils ont accepté au moins de permettre aux véhicules humanitaires du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Programme alimentaire mondial (PAM) de circuler entre Douala et Bangui. Le PCC – qui reste sur le pied de guerre – a mobilisé ces derniers jours ses troupes autour de Bambari, au centre du pays, en réponse à une tentative de l’armée centrafricaine et de ses alliés russes de reprendre la ville.
LIRE LA SUITE Noureddine Adam, chef des rebelles centrafricains: «Rien n’empêche Bozizé de devenir le chef du PCC»
Les groupes armés ont déclaré à la CEEAC que si le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra (FAT) n’accepte pas de participer au dialogue du 2 mars, le PCC reprendra son offensive vers Bangui.
De son côté, FAT souhaite limiter la portée de cette médiation. Il estime que Bozizé n’y a pas sa place et rappelle qu’un dialogue avec les chefs de groupes armés avait déjà eu lieu avant les accords de Khartoum en février 2019.